cph_30119997812LE CHRISTIANISME -- Le tournant dans l'histoire des femmes (1ère partie)

De toutes les religions et cultures, le christianisme élève le statut de la femme au plus haut niveau. Peu de gens sont conscients de l'image négative que l'on avait des femmes dans l'Antiquité. Au 5ème siècle avant J.-C., le statut des femmes athéniennes était à peine au-dessus de celui des esclaves. Elles n'avaient pas le droit de quitter leur maison sans leur mari, ni de parler à d'autres hommes dans leur propre maison.

Dès la naissance, on ne s'attendait pas à ce qu'une fille apprenne à lire ou à écrire, ni à ce qu'elle reçoive une éducation. Au sujet de la lecture et de l'écriture, Menander, l'un des écrivains les plus populaires de l'Antiquité, écrivait : "Apprendre à une femme à lire et à écrire ? Quelle horreur ! C’est comme rendre un serpent vénéneux encore plus dangereux !"

L'épouse grecque n'avait pas non plus de liberté ; elle devait être gardée "sous clé". Les femmes ne pouvaient pas sortir comme elles en avaient envie et étaient généralement assujetties à leurs maris et aux hommes de leur famille. Le mariage n'était rien de plus qu'un contrat social, perpétué pour protéger les biens et assurer la continuité de la lignée d'une famille. Les femmes étaient traitées comme des objets à échanger et à servir au gré du désir des hommes.

À l'époque de l'Ancien Testament, par rapport aux autres cultures de l'époque, les femmes juives jouissaient d'une grande liberté et d'une grande estime, et de nombreuses femmes se distinguèrent comme prophétesses et dirigeantes dans la société juive. Des femmes comme Esther, Hannah, Miriam, Rachel, Rebecca, Rahab, Ruth et Sarah jouèrent un rôle important et décisif dans l'histoire d'Israël.

A l’époque de Jésus, les femmes n'avaient plus les libertés et le statut dont elles jouissaient dans l'Ancien Testament. La société juive était devenue entièrement dominée par les hommes. Les femmes étaient considérées comme des êtres inférieurs et avait pratiquement le même statut que les esclaves. Elles ne recevaient aucune instruction et étaient confinées aux tâches domestiques.

En fait, les pharisiens et les autres chefs religieux de l'époque, qui priaient plusieurs fois par jour, remerciaient toujours Dieu, dans leurs prières, pour trois choses précises (entre autres) :

- Dieu, je Te remercie d’être un Juif et non un Gentil.                                                                                 - Dieu, je Te remercie d’être libre et non esclave.                                                                                   - Et enfin ... Dieu, je Te remercie d’être un homme et NON une femme.

Les femmes juives étaient fondamentalement privées des libertés élémentaires : lorsque la femme cessait d'être sous l'autorité de son père, elle passait sous le contrôle de son mari. Ainsi, un mari pouvait légalement châtier physiquement sa femme. Si elle avait commis un adultère ou un autre délit grave, il pouvait même la tuer. Les femmes n'étaient pas autorisées à quitter leur foyer sans la permission de leur père ou de leur mari. Elles ne pouvaient pas témoigner au tribunal, car elles étaient considérées comme des témoins peu fiables. Elles ne pouvaient pas apparaître dans des lieux publics et n'avaient pas le droit de parler à des étrangers. Elles devaient être doublement voilées lorsqu'elles quittaient leur maison. Le droit matrimonial et familial était en faveur des hommes. Par exemple, un mari pouvait divorcer d'une femme s'il le souhaitait, mais une femme ne pouvait divorcer sans le consentement de son mari.

Pourtant, deux femmes pieuses de cette époque furent choisies par Dieu et devinrent des modèles de fidélité et de vertu : Marie, la mère de Jésus, et Elisabeth, la mère de Jean-Baptiste.

La naissance de Jésus marqua le tournant dans l'histoire de la femme. Tout au long des Évangiles, l'attitude de Jésus envers les femmes fut radicalement différente des coutumes de l'époque, une attitude qui élevait leur statut. Par ses enseignements et ses actions, Il rejeta les croyances et les coutumes qui mettaient les femmes sur un plan inférieur aux hommes.

Son interaction avec la Samaritaine, dans l'Evangile de Jean, en est un bon exemple. A cette époque, les Juifs n'avaient aucun contact avec les Samaritains, mais Jésus demanda à la femme samaritaine, à la grande surprise de celle-ci, de Lui donner à boire, alors qu’elle puisait de l’eau d’un puits. Jésus ne passa pas seulement outre le fait qu'elle était samaritaine, mais Il lui parla aussi en public, ce qui contrevenait à la loi religieuse juive en vertu de laquelle : « Celui qui parle avec une femme en public fait venir le malheur sur lui-même ».  Jésus enfreignit de nouveau cette règle lorsqu'Il entra dans la maison de Marie et Marthe, et enseigna à Marie des principes divins, car un autre enseignement rabbinique disait : "Que les paroles de la Loi soient brûlées plutôt qu'enseignées aux femmes". Il enfreignit les deux lois à maintes reprises, en parlant aux femmes et en les enseignant.

Les Evangiles rapportent que des femmes suivaient Jésus, fait très inhabituel à l'époque, car les autres enseignants et rabbins juifs n'avaient pas de femmes disciples, et les femmes restaient normalement chez elles et s'occupaient des tâches domestiques.

Un autre exemple remarquable se trouve en Jean 8 : 1-11, lorsque les chefs religieux amenèrent à Jésus une femme surprise en adultère et Lui dirent: "Dans la Loi, Moïse nous a commandé de lapider ces femmes. Qu'est-ce que Tu en dis ?"  Bien que la femme ait été prise "en flagrant délit d'adultère", elle était la seule accusée. Où était l'homme ? Aux yeux de Jésus, l'homme était aussi coupable que la femme. Il répondit donc: "Que celui d’entre vous qui est sans péché jette la première pierre contre elle." Ses accusateurs s'en allèrent donc tous, un par un, en commençant par les plus âgés. Mais cela ne voulait pas dire qu'aucun péché n’avait été commis. Jésus prenait le péché très au sérieux. Il appela la femme, l’encourageant avec douceur à se repentir et à arrêter de pécher : "Va, et ne pèche plus".

Après Sa résurrection, Jésus apparut d'abord à des femmes et leur ordonna de dire au reste de ses disciples qu'Il était ressuscité.

Dans les Evangiles, nous voyons aussi que Jésus avait de la compassion pour les veuves. Il  ressuscita d'entre les morts le fils d'une veuve, dénonça les chefs religieux qui profitaient d’elles financièrement, et félicita la pauvre veuve qui avait sacrifié deux mites (la plus petite et la moins précieuse pièce en circulation en Judée, à l'époque), comme offrande au temple.

En dépit de certaines affirmations selon lesquelles le christianisme opprime les femmes, l’histoire révèle exactement le contraire. Les femmes étaient opprimées dans presque toutes les cultures avant l'avènement du christianisme. En élevant la moralité sexuelle et en conférant aux femmes un statut beaucoup plus élevé, la religion chrétienne a révolutionné la position et le prestige des femmes.

Par exemple, grâce à la grande importance accordée au mariage, les femmes ont été épargnées d'une grande partie des abus et des mauvais traitements auxquels elles étaient habituées. La façon dont Jésus traitait les femmes contrastait  avec les pratiques de la culture environnante. Dans le droit romain, les femmes étaient reléguées à un statut inférieur dans la société et étaient considérées comme la propriété de leurs maris. Jésus changea tout cela. Aujourd'hui, les femmes ont des droits grâce aux valeurs que Jésus a incarnées.

Certes, quelques anomalies apparurent plus tard dans l'histoire de l'Eglise, lorsque des points de vue misogynes et anti-féminins refirent surface. Mais de telles aberrations ne doivent pas nous faire perdre de vue que le christianisme a véritablement révolutionné et élevé le statut de la femme.

 (A suivre)